A Poggiolo, comme dans toute la Corse, plusieurs moulins (à huile, blé ou châtaigne) fonctionnaient. Il n’en reste plus rien, sauf le nom de Fragnu (moulin à huile) donné à l’entrée du village.
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Xavier PAOLI, qui est la personne connaissant le mieux l’histoire de la communauté poggiolaise, a écrit l'Histoire abrégée du village avant 1914, qui peut être lue sur une page de ce blog.
Il a rédigé sur les anciens moulins un texte, accompagné d’un croquis de sa main, qu’il a eu la gentillesse de confier au Blog des Poggiolais. Qu’il en soit vivement remercié.
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Le 7 juillet 1828, le maire Charles François PINELLI répond à une enquête économique de la préfecture :
« … il existe un moulin à farine sur le territoire de la commune sur le « Liamone » (sic) au lieu-dit « FANGO ». Il a été construit il y a environ cent ans. Il fonctionne avec un homme et appartient à Jules MARTINI. Les dépenses annuelles sont de 94 francs et les revenus de 141 francs… ».
Sur le cadastre de 1857, ce moulin est nommé : «Moulin du COTICCIO» et appartient à :
- MARTINI Pierre (de Paul) 2/6 – 12 francs
- FRANCESCHETTI François (maire) 1/6 – 6 francs
- MARTINI Jules César (meunier) 3/6 – 18 francs
Sa surface est de 37 m2.
Au début du XXème siècle, il sera transformé en scierie par Jean ARNAUD et son beau-frère PINO qui fournissaient Saint-Claude (dans le Jura) en ébauchons de pipes en bruyère.
En fait, il existait un autre moulin qui, en 1828, était déjà à l’état de ruine et devait l’être depuis longtemps.
Sur le cadastre, il est nommé «Moulin de LUCCIACCIA» et appartenait à :
- FRANCESCHETTI Antoine François – 6/16 – 10 m2
- PINELLI Antoine François – 2/16 – 5 m2
- FRANCESCHETTI Laurent Antoine – 3/16 – 6 m2
- FRANCESCHETTI Jean Charles – 5/16 – 8 m2
Sa surface totale était de 29 m2.
En se reportant au croquis, on s’aperçoit que nos ancêtres avaient très habilement utilisé un coude du Fiume Grosso et, de plus (ce qui n’apparaît pas sur le plan), le terrain à cet endroit est plat et donc facilement aménageable.
http://poggiolo.over-blog.fr/2015/11/des-russes-dans-les-deux-sorru.html
Certains d’entre nous (de moins en moins nombreux) se souviendront que, il y a largement plus de cinquante ans, après la baignade au « LAVU A E CONCHE », se disputaient sur ce « PIANU A U FANGO », seul espace assez vaste, d’acharnées parties de football.
A l’époque, on y distinguait encore très nettement le canal d’amenée d’eau (« A madre ») construit avec de gros blocs agencés avec soin et qui ménageait une pente suffisante permettant aussi l’irrigation des jardins en terrasses qui jouxtaient la rivière.
Xavier Paoli
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Informations complémentaires :
Sur cette carte, le terrain représenté par le croquis de Xavier est circonscrit par un trait rouge. L’espace plat est représenté par la distance séparant la rivière (d’altitude 460 mètres) et la courbe de niveau des 470 mètres.
Pour arriver à ce lieu, il faut bifurquer depuis le sentier joignant Poggiolo à Guagno et dont le point de départ principal est près du Fragnu, là où une barrière et une pancarte ont été installées voici quelques années.
Reste-t-il encore des vestiges de ces moulins?
Qui voudra bien aller jusque-là pour les photographier?
M. F.
Article paru dans "Inseme" de février 2013 sous le titre "QUAND TOURNE LE MOULIN À CHÂTAIGNE " . Ce moulin, le seul du haut-canton à être en activité, se trouve à Soccia, en haut du village,...
http://poggiolo.over-blog.fr/article-le-moulin-de-soccia-114969800.html