L'histoire de l'évêché de SAGONE a été évoqué dans des articles récents (voir ICI et LÀ). Dans sa livraison d'août, le bulletin "INSEME" ajoute des renseignements intéressants sur l'évolution des recherches archéologiques près de la cathédrale. En page 9, dans la rubrique "Ils sont venus au couvent", deux jeunes archéologues, interrogées par Pascale CHAUVEAU, résument l'état de la recherche sur ce site.
Pendant un mois, une vingtaine de jeunes archéologues se sont installés au gîte du couvent(de VICO), devenu le quartier général des deux équipes qui ont travaillé sur le site de la «cathédrale» à SAGONE. Parmi eux, Flore DIVERREZ et Gaelle SOULARD ont attiré plus particulièrement notre attention, car, si la plupart des stagiaires qui interviennent sur le site tous les ans sont étudiants ou diplômés en archéologie, ces deux jeunes filles faisaient partie des cinq anthropologues venus sur le terrain.
PC : Comment avez-vous connu l'existence du site de Sagone?
F.D. et G.S. : Le responsable de cette session de fouilles, Daniel ISTRIA, avait passé des annonces dans les facultés, et on
pouvait aussi l'apprendre en consultant le site gouvernemental «archéo.fr», qui propose un «catalogue» des fouilles où l'on peut postuler. Il est évident que la Corse nous attirait
particulièrement. En arrivant, nous avons été surprises car on s'attendait à un site plus grand avec plusieurs responsables de secteurs, mais finalement on n'est qu'une douzaine autour de Daniel,
et c'est beaucoup plus convivial.
Inseme : Vous êtes ici en tant qu'anthropologues, cela signifie donc qu'on a découvert des ossements à la
cathédrale?
F.D. et G.S. : Déjà à la première vague de fouilles, vingt squelettes avaient été déterrés. Une vingtaine de plus à la vague
suivante, et cette année on en est au numéro 49. Nous étudions la position des corps, tâchons de déterminer le sexe, l'âge. A vue d'œil, on pensait que les squelettes dataient du XVIème siècle,
mais la datation au carbone 14 a montré qu'en réalité ils remontent au XIème siècle. Et d'ailleurs, les derniers ossements mis à jour cette année ne sont pas en très bon état de
conservation.
PC: Vous êtes titulaires d'un mastère, qu'allez-vous faire après cette session de fouilles en Corse
?
F.D. et G.S. : Il va déjà falloir rédiger notre rapport de fouilles qui complète le rapport principal établi par Daniel
ISTRIA. Lui s'attarde principalement sur l'architecture de la tombe, et nous sur les ossements. Ensuite, nous sommes sur un gros projet qui nous amènera à parcourir, de mi-septembre à mi-mai, six
pays d'Amérique du Sud à la découverte de l'archéologie andine, pour les transmettre ensuite au grand public, y compris les populations locales qui ne sont pas toujours sensibilisées à la
richesse de leur patrimoine archéologique et à leur préservation. Ce qui est intéressant par ailleurs, c'est que notre travail sera suivi à distance par les élèves d'une classe de CM2 de la
région parisienne pendant toute leur année scolaire (pour en savoir plus, consulter sur internet le site: http://panarcheo.e-monsite.com).
En conclusion, Flore et Gaëlle tenaient à dire à quel point elles avaient été enchantées de séjourner pendant plus d'un mois
au couvent («quel plaisir d'apprécier la belle vue sur la Sposata le matin en se levant»), et voulaient remercier le père André «qui a été aux petits soins pour nous et pour toute
l'équipe!».