UN MOMENT D'ÉMOTION
Pour une fois, "LE PETIT PROVENÇAL" sembla présenter les bandits d'une façon plus sympathique que d'habitude. Le mercredi 25 novembre 1931, il décrivit le transfert d'Antoine ROSSI à Ajaccio en citant des extraits de son interrogatoire.
"<<Ah! J'en ai fait du chemin. Je suis allé à Sagone, à Vico, à Calcatoggio. Partout. La nuit, je dormais dans les grottes ou dans des bergeries. Le jour, je faisais ma provision de chataîgnes, ou bien je péchais dans les torrents, ou bien j'allais à la chasse.
<<Tu chassais? Où est ton fusil?
- <<Je chassais au lacet, le fusil fait trop de bruit.>>
Et le jeune bandit dit encore d'une voix grave:
<<J'ai vécu comme je pouvais, mais je n'ai jamais demandé ni volé de l'argent à personne. Je ne suis pas un bandit d'argent, je suis un bandit de vengeance>>.
A peine la voiture s'était-elle arrêtée devant le Palais de Justice, qu'une jeune femme bondit sur le marchepied et serra Rossi dans ses bras. C'était la sœur du dévoyé qui appartient à une famille d'honnêtes commerçants ajacciens."
LE PROGRAMME COMMUNISTE
"L'HUMANITÉ" de ce même jour n'eut pas le même sentimentalisme en publiant une caricature contre François COTY, une de ses têtes de Turc préférées.
Le journal communiste continua sur la lancée du meeting du 23 novembre en donnant le texte du manifeste adopté à
la fin de cette réunion. Chacun pouvait ainsi connaître le programme du P.C. pour la Corse.