"On est sur la piste du bandit SPADA", claironna "LE PETIT PROVENÇAL" dimanche 15 novembre 1931.
En fait, rien de concret n'était livré. Le fait important consistait en l'arrestation du colosse Mathieu Frassati (2,10m et 140 kilos!), accusé d'avoir aidé Bornéa.
"L'HUMANITÉ" titra: "Tandis qu'on traque Bornéa, l'opinion de l'île s'émeut de l'action des "colonnes infernales".
Il est piquant d'observer que le journal communiste utilise, pour condamner leurs activités, le terme de "colonnes infernales". En effet, les colonnes infernales étaient les opérations menées par les armées républicaines du général TURREAU lors de la guerre de Vendée (1793 - 1796), afin de détruire, par les moyens les plus brutaux, les dernières troupes vendéennes royalistes et les populations qui les recevaient.
En tout cas, cet article signalait quelques arrestations mais insistait sur l'hostilité des Corses à toute coopération avec la police. Sa conclusion était:
"Pour nous, notre opinion se confirme de jour en jour: les opérations actuelles n'ont pas été dictées par une volonté "d'épuration" qui se serait aussi bien manifestée des mois ou des années plus tôt." Argument que Léon DAUDET avait utilisé la veille dans "L'ACTION FRANÇAISE".
"Derrière l'invasion policière de la Corse, il y a les "ministres corses", Landry et Pietri qui ont sans nul doute de bonnes raisons politiques... et surtout électorales de se débarrasser de gens qui les gênent."
Ce jour-là, pas d'article de fond dans "L'ACTION FRANÇAISE" qui insista sur le "temps affreusement pluvieux qui continue à sévir sur la plus grande partie de la Corse" et qui annonça une arrestation à VICO: "Un inspecteur de la police mobile, accompagnant des gendarmes de la brigade de Vico, a procédé à l'arrestation dans cette localité d'un nommé Joseph Carlotti qui, plusieurs fois avait donné asile à l'assassin Caviglioli."