Avec la Révolution Française et le Premier Empire, les citoyens français furent désormais appelés à accomplir le service militaire et à payer "l'impôt du sang" avec leur propre vie.
"La Corse-Votre Hebdo" du 9 novembre 2012 est revenue sur l'importance des pertes subies par l'île. L'article présente l'ouvrage d'Antoine-Toussaint ANTONA intitulé "Ceux du 173e" (Colonna Edition).
Pendant la première guerre mondiale, la Corse versa un lourd tribut avec 11.325 morts, soit près de 3,5% de la population totale. Pour l'ensemble de la France, la proportion de morts par rapport au nombre de soldats appelés sous les drapeaux fut de 16,5%. Dans notre région, avec environ 40.000 mobilisés et 2.500 engagés volontaires, ce pourcentage s'éleva à près de 25%. Un quart des "poilus" corses ne revint pas de cette guerre.
Avec celui de Vezzani, le canton de SOCCIA (l'ancienne piève de Sorro in Sù) fut le plus meurtri.
La carte ci-dessous, extraite de "50 DOCUMENTS POUR UNE HISTOIRE DE LA CORSE", publication du CRDP de Corse, montre le funeste record de + de 6% de morts. Les deux taches rouges de ces cantons sautent aux yeux. Il s'agit (ce que le document ne précise pas) de plus de 6% par rapport à la population totale. D'après "La Corse-Votre Hebdo", ce serait 12% des hommes qui ont disparu dans notre canton.
Dans sa brochure sur son oncle Jean LOVICHI, Romain DURAND a écrit: "Son nom est gravé sur le monument aux morts de Poggiolo avec vingt-six autres: la moitié de ceux qui sont partis". Les pertes seraient alors de 50% des jeunes partis au front. On comprend, dans ces conditions, que Poggiolo et les autres villages aient alors sombré dans une profonde atonie démographique et économique.
Dans "La Corse et les Corses pendant la Première Guerre mondiale : à travers des documents d'archives" d'Évelyne TORRE, édité par le CRDP en 1981 (ouvrage mis en référence d'un article de Charles MONTI dans "Corse-Matin" du 11 novembre 2006), trois causes sont invoquées pour expliquer l'importance des pertes corses:
"- L'importance des Corses dans l'armée de métier, et particulièrement l'armée coloniale, présente en première ligne.
- Les Corses, surtout des paysans en 1914, appartiennent aux régiments des fantassins souvent en première ligne eux aussi.
- La présence de beaucoup d'engagés"
Pourquoi la mort s'est-elle plus particulièrement abattue sur notre micro-région? Peut-être parce que ces trois éléments se sont cumulés ici, alors qu'elles étaient atténuées dans certains cantons.
En tout cas, voici des raisons pour que le souvenir des morts de notre village
soit particulièrement respecté.