Des guerres des seigneurs de Cinarca et de la répression génoise, le témoignage architectural le plus proche de Poggiolo est le château de ZURLINA. Les vestiges ne sont que l'ombre de ce que fut ce dernier lieu de la résistance.
Antoine Claude Pasquin Valery, dans "Voyages en Corse, à l'île d'Elbe, et en Sardaigne" publié en 1837, écrit que, à cette époque, "sur la route de Vico à Guagno, entre Musso (Murzo) et Boccasorro (le col de Sorro), on aperçoit les ruines du château de Zurlina", lesquelles ruines "s'élèvent pittoresquement sur un mamelon de rochers, et de leur sein s'élancent de grands arbres qui les couronnent majestueusement".
Ces restes sont visibles de la route, quand on descend de Sorru vers Murzo (photo Philippe Franceschetti, août 2011).
De son emplacement, la forteresse surveille toute la haute vallée du Liamone et du Fiume Grosso.
Elle peut être devinée depuis Vico et depuis Soccia.
Voir l'image ci-dessous utilisée dans la brochure "Sevi-Sorru Cruzzini-Cinarca, Découvrir le patrimoine bâti" (CRDP de Corse).
Zurlina est exactement en face de LETIA, comme le montre très bien cette photo publiée sur Wikipedia (auteur: Liamone).
Afin de se rendre compte directement de ce qu'il reste, un chemin existe. Il est dessiné par des pointillés sur la carte de l'IGN tandis que le fort est représenté par les lettres "Rne" (au S-E de cet extrait).
Le journal "Corse-Matin" du 11 août 2007 avait publié un article intitulé "La Zurlina et la forêt de Libio". Laurent Chabot écrivait que "cet ancien chemin muletier est la plus belle façon de monter sur le haut-plateau de la forêt haut-perchée de Libio!". Voici sa description:
"Le départ du sentier se situe au bord de la route, à droite 1,5 km après sortie de Murzo (pont de TEVE, pas de panneau mais le chemin est bien visible).
C'est d'abord un beau muletier, avec les vestiges de marches "en pas d'âne", comme sur les anciens ponts génois, et toute une série de virages en lacets. La montée est assez soutenue et marque enfin une pause sur une ligne de crête environ _ d'heure (une erreur typographique rend ce renseignement incompréhensible) où le chemin, bien appareillé à cet endroit, trace comme un trait sur l'arête rocheuse. On voit alors apparaître le piton de la Zurlina sur la gauche, avant d'attaquer la montée dans les grands pins. A 950 m d'altitude (1h15 environ), on trouve un autre replat: gagner le sommet de la butte herbeuse sur sa gauche pour une vue saisissante sur le nid d'aigle accroché à son piton rocheux (compter un détour d'1/2 h aller-retour pour y descendre)."
Le texte décrit ensuite la promenade jusqu'à Libio. Il est illustré par une photo qui permet de "voir encore un important pan de mur de cette époque à la base du piton rocheux".
Une petite erreur existe dans le texte donnant l'historique de la Zurlina. Laurent Chabot écrit que Gian Paolo de Leca aurait été "perdu paraît-il par ses amourettes avec une belle fille de Vico", alors que l'amoureux imprudent était son fils Orlando (voir l'article sur "la fin de la Cinarca").
Pour vous plonger dans cette époque troublée des dernières guerres cinarchese, et pour accomplir un bon effort physique, rien de tel que d'aller voir la Zurlina de près!
Afin de vous aider, voici, d'après Google Maps, d'où part le chemin (photo de novembre 2008).
Fin du feuilleton de l'été