Fin d'itinéraire pour un doyen surdoué
Le 12 janvier 2022, sur Le blog des Poggiolais

 

Un ami des Deux Sorru vient de disparaître discrètement. Le journal La Provence du 12 janvier révèle que Charles DEBBASCH, atteint depuis longtemps par la maladie de Parkinson, est mort à Paris samedi 8 janvier.

 

Né à Tunis en 1937, il fut à 24 ans le plus jeune agrégé de droit public de l'histoire universitaire française. Doyen de la faculté de droit d'Aix-en-Provence à 33 ans, il obtient de haute lutte sa transformation en Université Aix-Marseille III dans les années agitées d'après-mai 68. 

 

Membre de plusieurs cabinets ministériels sous Georges POMPIDOU et Valéry GISCARD d'ESTAING, Charles DEBBASCH eut de nombreuses activités. Sa fonction de président de la Fondation Vasarely causa sa perte. La famille de l'artiste critiqua sa gestion et il s'en suivit une interminable procédure judiciaire. 

 

Mais le juriste trouva refuge en Afrique où il fut sollicité par divers pays, notamment le Togo dont il rédigea la Constitution. Conseiller spécial du président Faure GNASSINGBÉ, il avait obtenu la nationalité togolaise.

 

 

Enfin, il connaissait bien la Corse, et surtout notre canton, car il fut marié avec Marie-Hélène OTTAVY, originaire de Soccia. Ils s'étaient connus au Dauphiné libéré où elle était grand reporter alors qu'il dirigeait ce journal.

 

Ils eurent une fille, Sophie, qui possède une maison à Sagone.

 

Beaucoup se souviennent peut-être d'avoir vu le couple (avec son chien yorkshire) à la salle des fêtes de Soccia pour le 15 août ou à la foire de Renno où le doyen honoraire dédicaçait ses livres. Les obsèques de Marie-Hélène en 2004 avaient frappé la population par le grand nombre de belles voitures remplies de personnalités africaines qui avaient grimpé jusqu'à l'église de Soccia.

 

Charles DEBBASCH a attribué ce décès à l'acharnement policier dans l'affaire VASARELY. Il écrit dans un de ses livres:

 

J’ai la grande chance d’être entouré de l’affection et du soutien de ma femme Marie-Hélène et de ma fille Sophie. Et pourtant, Marie-Hélène sera harcelée jusque dans son travail par des gendarmes voyous agissant sur l’ordre du juge Le Gallo. Leurs investigations au Journal où elle travaille finiront par lui faire perdre son emploi. À travers elle, vertueuse et appliquée, c’est moi qu’ils espèrent déstabiliser. Mais c’est elle qu’ils finiront par blesser. Les traumatismes de l’esprit trouvent toujours leur  issue dans les équilibres du corps. Le cancer s’est installé. Une année pleine d’espoirs de guérison et de rechutes s’est achevée une nuit à l’Institut Curie. Marie-Hélène est morte, victime d’un gang. Elle repose aujourd’hui dans son petit village corse de Soccia. De là où elle est, sereine et apaisée, elle inspire mon combat.

 

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