Nos lecteurs avaient été avertis de l'ouverture d'un nouveau bar-restaurant à Ortu le 28 août.
Cet établissement et le projet de ses créateurs sont présentés dans un article paru dans "Corse-Matin" de vendredi 24 septembre, à lire ci-dessous.
Ce n'est pas seulement un bar-restaurant, plutôt un lieu de vie que Francè SciarIi et son épouse, Audrey Biancarelli, ont ouvert fin août à l'entrée du village d'Ortu dans les Deux·Sorru.
"C'est un projet que nous avions depuis cinq ans, détaille le quinquagénaire, ça faisait deux ans environ qu'il n'y avait plus rien au village. Avant, il y avait un petit bar mais il a fermé et il n'y avait jamais eu de restaurant à Ortu. "
Lieu de transmission
Dans une ancienne maison abandonnée depuis de longues années, Ie couple a souhaité recréer un endroit cosy à la fois moderne et traditionnel. Jeunes et moins jeunes peuvent se retrouver autour de la table et partager un verre ou un repas.
"On a énormément de respect pour les anciens, on est beaucoup dans le partage. Il était important même pour eux de pouvoir se retrouver le dimanche après-midi et de refaire un petit peu le monde."
Pour les quelques âmes qui habitent à l'année dans ce viIIage perché à 650 mètres d'altitude, "Versu l'Ortu, l'atelier corse", ouvert par Francè permet de renouer avec du lien social entre les générations.
Un pari osé à une époque où le rural voit ses lieux de vie et son économie disparaître.
"C'est un peu une utopie, mais so una petra corsa comme on dit chez nous. J'aime mon village et je tenais à faire quelque chose de convivial".
Une place culturelle
Pour la première soirée, on est venu de tout le canton. "Nous avions pu faire venir des musiciens grâce à l'association Scopre. Il y avait du monde, on était soulagé et surtout très heureux de voir nos amis, notre famille chanter, rigoler", raconte Francè avec enthousiasme.
L'idée est aussi de créer un lieu culturel dans la haute vallée et de proposer des rencontres musicales aux périodes où, comme pour de nombreux villages insulaires, les maisons se remplissent.
Composé d'une cuisine, d'une grande salle et d'une terrasse offrant un magnifique panorama sur la vallée, l'établissement a aussi vocation à pouvoir être privatisé. "Nous voulons que nos concitoyens s'approprient le lieu, c'est le nôtre mais c'est aussi le leur."
Un lieu où les propriétaires veulent proposer des spectacles, des concerts, des événements variés qui permettront d'apporter un petit lien culturel supplémentaire dans le village et plus largement dans le canton.
Nicolas WALLON