Les enseignants nommés loin de chez eux peuvent bénéficier de logements de fonction. Mais ces logements ne sont pas toujours de grande qualité quand ils ne risquent pas de s'effondrer comme ce fut le cas à Orto vers 1900 (voir article Ecole éphémère, ruines durables).
Au XIXe siècle, les municipalités avaient également à charge le logement des curés car, depuis le Concordat de 1801, ceux-ci étaient rémunérés comme des fonctionnaires.
Le 13 octobre 1859, Bonaventure CAMILLI fut nommé curé de Poggiolo à la place de Toussaint MARTINI qui venait d'être désigné à la paroisse de Guagno.
Depuis le décès de Jean-Baptiste COLONNA, le 26 février 1840, les Poggiolais avaient connu quatre prêtres en 19 ans:
- Raphaël BATTINI (de 1840 à 1843),
- Etienne BIANCHI (de 1844 à 1847),
- Jean-Baptiste GRISONI (trois mois, du 4 octobre 1847 au 12 janvier 1848)
- et Toussaint MARTINI (de 1848 à 1859).
L'abbé CAMILLI, qui semble avoir été originaire de Cristinacce, avait une certaine expérience. Né en 1795, il avait donc 64 ans quand il arriva à Poggiolo... et il en partit immédiatement pour se mettre à l'abri dans un autre village.
Très mécontent, il se plaignit que le presbytère où il devait loger était "exigu et inhabitable".
Après avoir prévenu le préfet de cet état de chose, le conseil municipal de Poggiolo, présidé, depuis le 8 décembre 1848, par Antoine François FRANCESCHETTI qui resta maire jusqu'au 28 août 1860, dut s'incliner. Il octroya la somme de 40 francs à Jean Dominique MARTINI, dit Citarinu, (1833-1895) pour qu'il fournisse un logement au curé.
Quant au presbytère, il fut acheté par Jean Baptiste PAOLI (1924-1907).
Finalement, satisfait de son installation, le Père Bonaventure CAMILLI resta à Poggiolo jusqu'à son décès, le 4 septembre 1873.
Les renseignements utilisés pour cet article proviennent de la série 1 V des Archives Départementales.