Le bulletin interparoissial "Inseme", qui est un lien important dans nos villages depuis vingt ans, ne sera pas imprimé en avril. Il paraîtra mais, étant donné les circonstances, pour la première fois, sous une forme uniquement virtuelle, en version électronique. Le blog des Poggiolais participera à sa diffusion.
Lisez l'article paru aujourd'hui sous la plume de Pascale CHAUVEAU.
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Si certaines communautés religieuses vivent habituellement cloîtrées, ce n’est pas le cas des pères Oblats de Marie Immaculée de Vico. Une congrégation de missionnaires, aujourd’hui confinée elle aussi, qui a en charge toutes les paroisses du canton des Deux Sorru.
Le père Michel Brune est le supérieur de la petite communauté du couvent. Il applique les consignes envoyées régulièrement par l’évêque d’Ajaccio. Dont celle du 19 mars, relative à la célébration des obsèques : « Nous ne faisons plus de célébration dans les églises, mais directement au cimetière, en respectant les distances de sécurité avec une assistance réduite à la famille proche et quelques intimes, et la messe habituelle est remplacée par une absoute d’environ un quart d’heure. Il y a une dizaine de personnes au maximum. Une seule fois, un groupe de trois chanteurs a tenu malgré tout à chanter au début de la célébration, puis le Dio vi Salve Regina à la fin ».
Le mensuel Inseme diffusé par mail
Les dernières obsèques célébrées n’avaient aucun lien avec le coronavirus. Mais le père Michel pense avec émotion à toutes les victimes italiennes, incinérées par l’armée. « C’est catastrophique ! »
Toutes les activités habituelles des pères sont à l’arrêt : préparations de mariages, baptêmes, communions, catéchisme, réunions paroissiales… « C’est le grand silence. Tous les bruits ont cessé autour du couvent », observe le père Grégoire Skikki, confiné mais confiant. « Je me sens impuissant. J’aimerais pouvoir communiquer pour pouvoir donner des signes d’espérance, mais aucun des pères ici n’est expert sur internet ».
Il aurait par exemple aimé pouvoir annoncer sur le web l’initiative du pape que tous les chrétiens du monde récitent un Notre Père, hier, et que toutes les cloches allaient sonner ce même jour à 19 h 45.
Depuis 20 ans, le couvent publie Inseme, un petit mensuel diffusé gratuitement dans tout le canton, et envoyé par courrier à la diaspora. Douze pages qui maintiennent un lien.
Pour le mois d’avril, Inseme sera quand même réalisé de manière virtuelle, avec l’aide de bénévoles, et diffusé par mail. Le père Michel Brune a signé le billet spirituel, consacré au paradoxe de Pâques : « A la résurrection du Christ, les apôtres bouleversés par la mort récente de Jésus sur la croix s’étaient barricadés chez eux, »confinés par crainte des juifs« , dit saint Jean dans son évangile. Le Ressuscité les rejoint et les invite à sortir. Et nous, cette année, par prudence, par exigence sanitaire, à cause de cette pandémie du coronavirus, sommes priés de rester chez nous. »
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