La difficile élection du président du Cesec (Conseil économique, social,environnemental et culturel), le 1er mars, a révélé les difficultés de la mise en place de la CdC (Collectivité de Corse) qui remplace région et départements. La nouvelle organisation des services devant gérer les 4660 agents des trois défuntes institutions se fait lentement. Il est vrai que l'esprit de la majorité territoriale est occupé par la future révision constitutionnelle dont on ne connaît pas les détails, de même que personne ne sait ce que veut vraiment le président Macron.
Pour Edmond SIMEONI, la situation est claire. Il le montre dans un texte publié sur son blog (https://www.edmondsimeoni.com) le 1er mars.
Exceptionnellement, nous le publions ici car il peut servir à analyser l'attitude gouvernementale et à comprendre que les Corses ne doivent pas perdre leur temps et leur énergie à de petites mesquineries.
Pour le patriarche du mouvement nationaliste, Emmanuel MACRON ne s'intéresse qu'à l'économie et pas à l'humain. La Corse ne l'intéresse pas car elle n'est pas un enjeu important à l'échelle mondiale. Les Corses ont perdu confiance en lui et ils doivent travaillerensemble, sans violences, pour obtenir l'autonomie. En conclusion:
"Construisons tous ensemble à l’intérieur de l’île et dans des partenariats avec l’extérieur, - Union Européenne, Méditerranée, Monde- la Corse émancipée qui permettra à notre peuple, à terme d’être libre, reconnu et de maitriser son destin interne dans l’île. Inéluctablement."
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Edmond Simeoni 1 mars, 11:37
Macron et la Corse
Il n'y a pas d'énigme Macron concernant la Corse. Ses choix sont limpides.
Le Président de la RF, est un homme pressé, affairé, ambitieux ; il voit le monde à travers le diagramme les ratios, la productivité ; il est parfaitement à l’aise à Davos et il vit les rendez-vous avec les grands de ce monde avec une jubilation manifeste. Il croit que le monde économique en particulier doit être tiré vers le haut, par des entreprises leaders performantes et qu’ainsi le cycle vertueux finira par profiter à toutes les bases.
On cherche en vain dans sa démarche générale, une once d’humanité, de compassion, de compréhension; on a l’impression, peut-être fausse, qu’il considère les sociétés, les peuples, les entreprises, les institutions comme de simples variables d’ajustement qui doivent progressivement trouver leur juste place, grâce à l’harmonie rédemptrice du capital, des grands groupes, des financiers ! Un fantasme.
A mon sens, le lien avec la Corse est clair ; il ne connaît pas du tout le dossier et la modestie des enjeux locaux, à l’échelle mondiale, le dissuade de s’y intéresser ; mieux, son irritabilité est entière sur le sujet ; si on analyse objectivement son rapport à l’île depuis son élection à la Présidence de la République, il est rythmé par l’affirmation de non répétés, martelés et repris par toute son équipe à propos des revendications démocratiques de la Corse parce que validées par le suffrage universel. Nous avions la candeur de croire ou on faisait semblant de croire que cette onction serait un sésame imparable. Comme Paris n’a cessé de le prêcher depuis des décennies…pour le refuser aujourd’hui.
Des questions se bousculent si on analyse la séquence récente de sa venue en Corse:
- Pourquoi a-t-il choisi pour son premier voyage officiel la date anniversaire de l’assassinat du Préfet Erignac, en présence d’une famille toujours profondément traumatisée ?
- Pourquoi a –t-il choisi de se faire accompagner par l’Ancien ministre de l’intérieur Mr JP Chevènement, dont le principal titre de gloire est d’avoir validé à postériori l’incendiaire volontaire des paillotes, le préfet Bonnet, flanqué d’un gendarme de haut rang ? Nous ne pouvons pas oublier que le véritable objectif de cette pantalonnade ridicule, non sanctionnée, sinon amnistiée, était de créer la guerre civile en Corse. Heureusement que ce sinistre calcul a échoué. On comprend mieux pourquoi le staff présidentiel du voyage était dominé par un quarteron de la préfectorale, une caste, porteuse non pas de paix, mais de vengeance éternelle.
- Pourquoi au décours de ce voyage, les éminences gouvernementales qui « dialoguent » avec les responsables de la CTC, alternent les refus, les ambigüités, les attitudes dilatoires? Créant ainsi une défiance et un malaise majeurs.
- Pourquoi l’Etat pose- il sans arrêt des « lignes rouges » qui ne sont en fait que des préalables, alors que la Corse demande simplement un « dialogue sans tabou ni préalable » ; tout simplement sans doute parce qu’il bénéficie d’un rapport de force très favorable (répressif, financier, économique …) ?
Il faudrait une totale cécité pour refuser d’admettre que le Président Macron est totalement, foncièrement et sans doute irrémédiablement hostile à tout traitement politique de la « question corse ». La conception et la réalisation de sa récente venue en Corse ne rentrent pas dans le cadre de la maladresse ou de l’incompréhension, mais tout simplement dans celui de la provocation.
Chacun sait qu’il ne peut y avoir de rapport humain sans qu’il existe la confiance. Nous l’avons perdue depuis longtemps. Il faut poursuivre notre chemin sans outrances, sans violences avec pour objectif un statut d’autonomie de plein droit dans la République. Le fait de se placer en dehors du droit international et des usages en la matière le laisse indifférent, comme le jugement éclairé d’une opinion publique et d’une conscience internationales, largement sensibilisées.
Construisons tous ensemble à l’intérieur de l’île et dans des partenariats avec l’extérieur, - Union Européenne, Méditerranée, Monde- la Corse émancipée qui permettra à notre peuple, à terme d’être libre, reconnu et de maitriser son destin interne dans l’île. Inéluctablement.
Dr Edmond Simeoni
Président de Corsica Diaspora et des Amis de la Corse
Lozzi le 01 mars 2018